vendredi 6 avril 2018

La cuisine de Satan

C’est dans un moment de perplexité, de chagrin, et surtout d’amertume, que je prends la plume ce soir pour écrire ces quelques lignes.
Je pense d’abord à ma mère, à Nice, qui a fait de son mieux pour me transmettre ses valeurs.
Je pense à ma sœur, qui a toujours été là pour me conseiller.
Je pense à ma femme qui me supporte depuis plus de 25 ans, une habituée du Cours Saleya.
Je pense à ma fille, le soleil de mon univers.
Je pense aussi à mes amis niçois, et à ceux qui sont passés par cette magnifique région.
Et j’ai une pensée particulière pour mes invités de samedi soir vu que c’est là que le bât blesse.

Car en effet, après 2 échecs cuisants en m’essayant à préparer des putains de Panisses (sortes de galettes niçoises à la farine de pois chiche) et qui ont littéralement fondu à la cuisson pendant les premiers tests, j’ai remis le couvert samedi soir en mode « farine double dose », ce qui reste pertinent quand on invite des gens, qu’ils soient cocaïnomanes ou pas.

Pour cette 3ème mouture, et bien que créées à la sueur du coude, du poignet, et je ne sais quelle autre partie charnue de mon corps de post-athlète sur le déclin, le fouet à la main (pourtant non prévu pour la 2èmè partie de soirée) et tel un Zorro parkinsonien, je tentais de faire prendre cette merde à feu doux en remuant, lui offrait un repos cryo d’une nuit, lui parlais, la humais, l’invitais à prendre un bain d’huile d’ooooliveuu, bref je la bichonnais, c’te p…âte.

Mais quels résultats après tant d’efforts ?

Et bien je dirais qu’au niveau technologique et chimique, nous sommes sur une consistance parfaitement brevetable dans le secteur du bâtiment pour caler des maisons par exemple, mais utile aussi pour faire fuir les hyènes.

Niveau esthétique, elles se caractérisent par des rectangles grossiers et cramés, non sans rappeler certaines octogénaires niçoises oubliées sur les galets de la prom’, et ressemblant à s’y méprendre à des bâtonnets de poisson séchés au four industriel de chez Lafarge, faisant honte à ce fumier de Cap’tain igloo.

Après, niveau goût….
Alors, ne vous ne fiez surtout pas à leur sale gueule sur la photo, car côté gustatif on est loin de la vérité : c’était carrément pire.
50% acres, 50% âpres, 100% immondes.
Trop de cuisson dehors, pas assez de cuisson dedans, amères de chez amères, il ne manquait plus que…du sel.
Intéressant d’ailleurs. Fade et amère en même temps…Je ne pensais pas qu’on puisse combiner les deux dans un même plat, à moi les brevets !

Ce soir la tristesse m’étreint… à défaut de ma femme, mais bon, elle n’est pas encore rentrée du taf, ça reste donc une brève question de temps, comme dirait Stephen.
Je n’ose même plus mettre la tête dans le four pour en finir de peur de croiser une vieille panisse qui se balade dans l’ombre de la lèchefrite.

C’est donc avec beaucoup d’amertume, mais avec beaucoup beaucoup d’amertume, que je rends la plume ce soir….

Par fab le poêêêêête Môôôôdit et amer.

Auteur du recueil de recettes : « Holywood et la cuisine Death-Star » (préface de Darth Vader).
Inclus :
- Ma panisse de 1990 par Moi
- Ma sauce aux ceps « Mercenaire » par Yule Bryyner
- Comment réussir son Torti-coulis de framboise avec une clé au menton par Steven Seagal
- Mon carpaccio dans ton jus par Hannibal Lecter

Remerciements : à personne car il n’y a aucune raison.

En photo 1 : mes…choses
En photo 2, ben…des Panisse
En photo 3 le créateur du Gloubi-Boulga



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